Une revue transdisciplinaire en Sciences de l’Information et de la Communication et en Civilisations étrangères

  

revue Kairos http://revuekairos.univ-bpclermont.fr

  

Ce deuxième numéro de la revue transdisciplinaire K@iros est consacré à l’oubli. La discipline invitée est l’Histoire. Le numéro est coordonné par Pergia Gkouskou-Giannakou (Sciences de la communication, EA 4647 Communication et solidarité, Univ. Clermont-Ferrand II), Grégory Goudot (Histoire, EA 1001 Centre d’Histoire Espaces et Cultures, Univ. Clermont-Ferrand II), Dana Martin (Études germaniques, EA 4647 Communication et solidarité, Univ. Clermont-Ferrand II).

 

n°1, 2014 - Le bonheur

Numéro à paraitre prochainement.

Le premier numéro de la revue K@iros interroge de manière transdisciplinaire le bonheur.

 

Le contexte

Le bonheur est une notion complexe et soulève des problématiques multiples. La revue K@iros ouvre un dossier dans ce sens, dans une démarche transdisciplinaire, sans toutefois prétendre l’aborder de façon exhaustive.

S’il est traditionnellement un sujet privilégié de la philosophie, le bonheur intéresse d’autres disciplines qui pourront, par leurs éclairages complémentaires lui donner un sens nouveau.

Plus que jamais, dans le contexte international de crises (qu’elle qu’en soient les formes), le bonheur est un état revendiqué non seulement à titre individuel mais aussi à titre collectif.

Pourquoi les indices de bonheur et de bien être préoccupent de plus en plus de nombreuses institutions qui s’attachent désormais à le mesurer en tant qu’indicateur du degré d’évolution des sociétés modernes et postmodernes ? Est-ce la précipitation des sociétés contemporaines dans des crises qui bouleversent leurs valeurs et intiment l’ordre de se définir ? Le bonheur collectif d’une société, le sentiment de bien-être des citoyens seraient une échelle de mesure du progrès. Un progrès qui serait non seulement économique, si nous nous intéressons au bien-être matériel, mais aussi celui des libertés individuelles et collectives des sociétés démocratiques.

Le 20 mars 2013, a eu lieu la première journée mondiale du bonheur, à l’initiative de l’ONU. Cette résolution internationale fait suite à la réunion qui s’est tenue le 19 juillet 2012, organisée par le gouvernement du Bouthan. Cet État qui, dès les années 70, reconnut le Bonheur National Brut comme indicateur de progrès. Cette réunion fut l’occasion pour les états membres de se pencher sur la définition d’un nouveau paradigme économique, incluant les indices de bonheur et de bien-être.
Depuis une dizaine d’années, l’OCDE s’attache à mesurer le bien-être et le progrès afin de « comprendre ce qui contribue au bien-être des individus et des pays ainsi que d’identifier comment susciter plus de progrès pour tous »[1].

Cette préoccupation grandissante sur et pour le bien-être des sociétés donne lieu à de nombreuses études, rapports, réunions et colloques, organisés par les institutions supranationales, par l’Europe et par les États. En France, de la Commission Stiglitz à l’Observatoire International du Bonheur (fondé en 2012), le critère du bien-être social s’inscrit également comme un indicateur de croissance. En Allemagne, une commission d’enquête (constituée de députés et d’experts) « croissance, bien-être et qualité de vie » a été mise en place. Au Royaume Uni depuis 2010, David Cameron, a lui aussi introduit la notion de bonheur intérieur brut.

Politiquement, économiquement, le bonheur est donc de plus en plus revendiqué comme une demande légitime.

De même individuellement, l’idée de bonheur et d’épanouissement constituent l’une des valeurs centrales de la société contemporaine (Rudolf Rezsohazy, 2006). Être épanoui et heureux fait partie des objectifs individuels légitimes prioritaires.
Des évolutions contradictoires

Pourtant, cette promotion de l’idée de bonheur est soumise à des injonctions contradictoires.

Dans le champ professionnel d’abord, cet épanouissement individuel ne correspond pas nécessairement aux objectifs économiques que se donnent les entreprises. Comment les salariés appréhendent-ils l’idée de laisser leur volonté d’épanouissement individuel aux portes des entreprises ?

Dans le champ politique ensuite où il est difficile de discuter internationalement de valeurs communes. Comment au niveau international peut-on engager des discussions sur des des valeurs sociales, sociétales et politiques ?

L’approche transdisciplinaire choisie par K@iros permet de traiter de ces contradictions dans leur complexité, contradictions entre attentes et représentations de bonheur individuel (comme salarié, individu, citoyen) et contraintes collectives (politiques, économiques, professionnelles). De façon à ce que le dialogue entre les trois disciplines sur ces questions intègre les dimensions communicationnelles , civilisationnelles et gestionnaires de ces tensions et y apporte un éclairage nouveau.
Dans cette perspective, des contributions centrées sur les critères de mesure du bonheur, sur les contradictions entre l’idée individuelle et l’idée collective du bonheur, sur les spécificités culturelles de ces valeurs, peuvent être envoyées dans un des quatre axes suivants :

 

Les axes de recherche


1er axe : Concepts, contextes, dispositifs de mesure.
Partant de l’idée qu’il existe des outils de mesure du bonheur (en entreprise, en société : Layard Richard, 2006), ce numéro propose d’abord de faire un état des lieux des différents critères adoptés.
• Dans le domaine politique, quels objectifs les organismes se donnent-ils ?
• Dans les entreprises, quels indicateurs, quels outils de quantification ont été choisis pour savoir si les objectifs fixés ont été atteints ?
• Dans le domaine des représentations médiatiques et sociales, quelle idée du bonheur est - implicitement ou explicitement - toujours défendue ?

2ème axe : les représentations du bonheur.
Partant du constat des contradictions entre attentes individuelles et obligations collectives, quelles sont les représentations du bonheur :
• Quelles sont les représentations médiatiques du bonheur ? Quelles sont à la fois les représentations du bonheur professionnel et du bonheur privé (Brune, François, 1985) ?
• Quels discours les chefs d’entreprise, les campagnes publicitaires, les communications des organisations tiennent-ils sur l’idée de bonheur professionnel (Desmoulins, Lucile, 2012) ?
• Dans quel cas est-ce un objectif jugé professionnellement légitime ?
• Comment se gèrent médiatiquement les contradictions entre attentes individuelles au bonheur (Spies, Virginie, 2008) et obligations collectives ?

3ème axe : Bonheur et travail.
Comment cette contradiction se joue-t-elle dans le monde du travail :
• Les entreprises s’intéressent-elles au bonheur ?
• Travaille-t-on mieux quand on est heureux ?
• Le travail rend-il heureux ?

4ème axe : Acteurs ; promoteurs, résistants.
Cet axe visera à apporter un éclairage sur les différentes politiques et initiatives publiques mises en place par les sociétés :
• Quelles sont leurs déclinaisons ? Quels sont les besoins et les résistances au bonheur dans les sociétés ?
• Peut-on parler d’une mondialisation de « l’économie du bonheur » ?
• Des contributions qui prennent en compte différents niveaux de compréhension (échelle nationale, européenne, supranationale) seront les bienvenues.

 

Soumission d’une proposition d’article  :

Proposition
• Les propositions d’article ne doivent pas dépasser 5000 signes ;
• L’intégration d’éléments graphiques, de vidéos, photos, corpus, résultats d’enquêtes, retranscriptions d’entretiens dans les articles est bienvenue.
• Elles présenteront le titre, l’axe dans lequel s’insère de façon préférentielle cette proposition, la problématique, la méthodologie adoptée et les principaux résultats qui seront développés.
• Chaque proposition d’article soumise est accompagnée de 5 mots clés, des noms, ainsi que des affiliations et adresses e-mail de tous les auteurs.
• Merci d’envoyer vos propositions par courrier électronique aux trois coordinateurs :

  1. Pierre.MATHIEU[@]univ-bpclermont.fr
  2. Sebastien.ROUQUETTE[@]univ-bpclermont.fr
  3. Olivia.SALMON_MONVIOLA[@]univ-bpclermont.fr

• La réception de chaque proposition donnera lieu à un accusé de réception par courriel
• Les propositions d’articles seront sélectionnées en fonction de leur pertinence scientifique et de leur contribution à l’approche transdisciplinaire du dossier.

Rédaction de l’article
• Si la proposition est retenue, la longueur de l’article final, sera de 30 à 50 000 signes, espaces non compris (ceci inclut les notes mais exclut la bibliographie).
• Les articles peuvent être soumis en français, en espagnol, en allemand, en anglais et doivent être accompagnés d’un résumé en français, dans la langue de l’article et en anglais.
Dates importantes
• Date limite d’envoi des propositions d’articles : 20 mars 2014
• Notification d’acceptation ou de refus : 31 mars 2014
• Envoi des articles complets : 7 juillet 2014
• Chaque article sera évalué en double aveugle par un comité de lecture indépendant.
• Retour aux auteurs sur l’article : 29 septembre 2014
• Remise de l’article final : 1 décembre 2014

 

Résumés

  • English

The first issue of K@iros looks at happiness. The transdisciplinary approach taken in K@iros makes it possible to deal with contradictions in their complexity, contradictions between expectations and representations of individual happiness (as an employee, an individual, a citizen), and collective constraints (in the political, the economic or the professional sphere). This issue will focus on four research areas :
Strand 1 : Concepts, contexts, measurement tools
Drawing on the existence of tools to measure happiness, this issue will offer an overview of the current state of these different chosen criteria.

Strand 2 : Representing happiness
Considering the existing contradictions between individual expectations and collective obligations, what are the representations of happiness ?

Strand 3 : Happiness and work
How is this contradiction at play in the workplace ?

Strand 4 : Actors ; promotion, resistance
This final strand will shed some light on official attempts and different policies initiated by different societies.

  • Español

El primer número de la revista K@iros plantea el tema de la felicidad. El enfoque transdisciplinar elegido por K@iros permite acercarse a las contradicciones que existen entre la felicidad individual y felicidad colectiva en su máxima complejidad. Se tratan, por lo tanto, aquellas disidencias que emanan de la felicidad individual y de sus distintas dimensiones dentro del plano de la realidad vivencial (como individuo, ciudadano e integrante del sistema productivo de trabajo), así como las limitaciones colectivas que le impone la sociedad (políticas, económicas y profesionales).
Desde estas premisas conceptuales, el presente dossier aborda las siguientes áreas de investigación :

1ª Área. Conceptos, contextos y dispositivos de medición
Partiendo del hecho de que existen herramientas para medir la felicidad de una población, este primer número propone realizar una primera aproximación de los diferentes criterios que estos instrumentos suelen adoptar para llevar a cabo dicha medición.

2ª Área. Las representaciones de la felicidad
Las contradicciones entre lo que se espera en el plano individual para ser feliz y las obligaciones colectivas. ¿Cuáles son las representaciones de la felicidad ?

3ª Área. Felicidad y trabajo
¿Cómo esta contradicción se desarrolla en el mercado laboral ?

4ª Área. Actores, promotores y resistentes
El objeto de este apartado es arrojar luz sobre las diferentes políticas e iniciativas públicas puestas en marcha por las múltiples sociedades para fomentar la felicidad de los pueblos.

  • Deutsch

Das erste Heft der Zeitschrift K@iros befasst sich mit dem Thema Glück. Der von K@iros gewählte transdisziplinäre Ansatz ermöglicht es, sowohl die Komplexität als auch die Widersprüche der Thematik zu behandeln. Widersprüchlich sind beispielsweise die Erwartungen und Vorstellungen in Bezug auf das individuelle Glück (im Beruf, als Individuum oder Staatsbürger) und kollektive Zwänge (politischer, wirtschaftlicher oder beruflicher Natur). Hieraus ergeben sich vier Forschungsschwerpunkte :

1. Themenschwerpunkt : Konzepte, Kontextualisierung, Evaluationsverfahren
Ausgehend von der Entwicklung und Existenz sogenannter Glücksindikatoren soll in diesem Heft eine erste Bilanz der verschiedenen Evaluationskriterien versucht werden.

2. Themenschwerpunkt : Glücksvorstellungen
Auf der Grundlage bestehender Widersprüche zwischen individuellen Erwartungen und kollektiven Verpflichtungen sollen die Vorstellungen des Glücks untersucht werden.

3. Themenschwerpunkt : Glück und Arbeit
Wie wirkt sich dieser Widerspruch auf die Arbeitswelt aus ?

4. Themenschwerpunkt : Akteure, Befürworter, Gegner
Dieser Schwerpunkt ist den verschiedenen gesellschaftspolitischen Maßnahmen und staatlichen Initiativen gewidmet.

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